Notre choix dans les meilleures chaussures de marathon
Notre avis
La Nike Alphafly 3 se distingue par sa légèreté, sa réactivité et sa polyvalence pour les courses de toutes distances, bien qu’elle soit chère. Sa nouvelle tige Atomknit 3.0 et une semelle intermédiaire rigide offrent un confort et une stabilité améliorés, malgré un milieu de pied étroit pouvant poser problème à certains coureurs. Préférée pour son allure agressive par rapport à la Vaporfly 3, son coût élevé et ses améliorations spécifiques ne justifient pas pleinement la différence de prix pour tous les athlètes.
Les plus
Transitions douces grâce à la nouvelle semelle
Semelle intermédiaire plus rigide pour une conduite plus vive
Stabilité grâce à une plaque de carbone plus large
Poids plus léger
Les moins
L’étroitesse du médio-pied peut encore créer des ampoules au niveau de la voûte plantaire
Augmentation du prix par rapport aux versions précédentes
Notre test vidéo
La Nike Alphafly Next% 2 a été, selon nous, la chaussure la plus décevante de 2022. Presque tous les coureurs que nous connaissons, y compris nous-mêmes, ont développé des ampoules au niveau de l’arche à cause de l’étroitesse du milieu du pied qui se rétrécit de manière agressive juste devant la section de l’arche. Cela s’est avéré particulièrement pénible pour les coureurs aux pieds plats, au point que cette chaussure était inutilisable pour les courses ou les entraînements de vitesse importants.
Lorsqu’une marque développe une nouvelle chaussure, elle est censée effectuer des milliers d’heures de test avec des centaines de coureurs aux styles et formes de pied différents. Manifestement, cela n’a pas été le cas lors du développement de l’Alphafly 2 (ou bien cela a été fait, mais Nike n’a pas tenu compte des retours). Le plus frustrant, c’est que cette chaussure était un modèle super-premium à 300€, le plus cher de la gamme.
Dans la gamme de chaussures de course Nike, la Vaporfly est bien plus populaire que l’Alphafly. Moins chère, plus légère, plus confortable et offrant une meilleure fluidité de course, elle a la préférence de la plupart des coureurs, y compris les élites. Cependant, l’année dernière, les deux coureurs de marathon les plus rapides de tous les temps, Kipchoge et Kiptum, ont tous deux choisi de porter l’Alphafly 3 pour leurs courses, remportant l’or dans ces compétitions.
Lancée le 4 janvier 2024, l’Alphafly 3 s’est vendue en quelques secondes, j’ai réussi à acheter une paire quelques semaines plus tard. La sortie mondiale de la prochaine couleur est prévue pour le 4 avril.
Il n’y a pas eu de mise à jour de l’Alphafly en 2023, mais cette année, nous avons droit à une Alphafly 3 entièrement retravaillée. Elle abandonne l’avant-pied découplé au profit des célèbres capsules d’air, tout en étant plus légère, avec un poids de 218 g contre 9 g de plus pour la version précédente. Le nom “Next%” a également été supprimé, rendant l’appellation plus épurée et simple.
Premiers aperçus de l’Alphafly 3
Dès l’ouverture de la boîte, notre première impression de la Nike Alphafly 3 fut mitigée. Le logo Swoosh à l’avant n’était pas peint avec précision, trahissant les plis de la mousse, et des écarts entre la tige et la semelle intermédiaire étaient visibles, là où la peinture manquait, donnant l’impression d’une séparation. Cette finition laissait à désirer et ne reflétait pas le prestige attendu d’une chaussure de cette gamme.
Nous avons opté pour une demi-taille au-dessus de notre taille habituelle, car l’Alphafly 2 nous avait semblé un peu trop juste, surtout avec des chaussettes épaisses pour éviter les ampoules au niveau de l’arche. Ce choix s’est avéré judicieux dès notre première sortie de 25 kilomètres, alternant échauffement sur 5 kilomètres, allure soutenue sur 10 kilomètres et tempo sur les 10 derniers kilomètres. La chaussure s’ajustait parfaitement, comme une seconde peau.
Nous avons immédiatement constaté une réduction notable de la sensation de pression sous l’arche, qui s’est maintenue pendant les 20 premiers kilomètres. Ce n’est que lors des 5 derniers kilomètres que nous avons ressenti une légère pression due à l’étroitesse du milieu du pied, sans pour autant que cela ne devienne douloureux ou inconfortable.
Le niveau de fermeté du coussinage nous a semblé supérieur à celui du SuperComp Elite v4 que nous avions testé précédemment, conférant à l’Alphafly 3 un caractère plus agressif et facilitant l’accélération. Mais ce que nous avons le plus apprécié, c’est la fluidité des transitions. La course semblait plus naturelle que dans les versions antérieures de l’Alphafly, nous permettant d’adopter un rythme régulier avec aisance.
Analyses techniques
La tige
La nouvelle tige Atomknit 3.0 de l’Alphafly 3 représente une avancée significative par rapport à son prédécesseur. L’un des points forts réside dans la résolution du problème de maintien au niveau du talon. Le rembourrage interne du contrefort est désormais plus généreux, offrant un verrouillage du pied exceptionnel, malgré une construction en forme de chausson qui ne permet pas de réaliser un nœud de coureur.
Concernant la taille, nous avons pris la décision d’opter pour une demi-taille de plus que notre taille habituelle, et nous ne le regrettons pas. L’ajustement est idéal, même avec des chaussettes de moyenne à forte épaisseur. Pour ceux qui n’avaient pas apprécié la coupe ajustée de la version 2 dans leur taille habituelle, nous recommandons également de choisir une demi-taille de plus pour cette version 3. Elle adopte une coupe de course ajustée, étroite, et n’est pas conçue pour les pieds larges.
La respirabilité est excellente, même avec des chaussettes épaisses. Toutefois, il est regrettable de constater l’absence de réflecteurs, compte tenu du fait qu’il s’agit d’une chaussure destinée aux jours de course. Les lacets, remarquables et crantés, qui ne se défont jamais, sont toutefois conservés, contribuant à la qualité générale de cette chaussure.
Cette amélioration de la tige témoigne de l’attention portée par Nike aux retours des coureurs et à l’évolution de ses technologies, afin de proposer une expérience de course non seulement performante mais aussi confortable, adaptée aux exigences des compétitions.
La semelle intermédiaire
La semelle intermédiaire de l’Alphafly 3 ne brille pas par une caractéristique exceptionnelle qui la distingue radicalement des autres, mais c’est dans sa capacité à offrir une expérience de course à la fois stable, profondément amortie et dynamique qu’elle excelle. Elle se positionne comme une chaussure très polyvalente, où l’ensemble surpasse la somme de ses parties.
Cette polyvalence se retrouve également dans la Vaporfly 3, mais la différence majeure entre les deux modèles réside dans les capsules d’air (airs pods) situées sur l’avant-pied de l’Alphafly, conférant à cette dernière une réponse plus ferme et plus vive. Lorsque la vitesse s’accélère, ces capsules d’air s’activent et ajoutent une poussée supplémentaire à la foulée, une caractéristique absente de la Vaporfly et des autres super-chaussures.
Dans cette troisième itération, les capsules d’air ont été intégrées à la semelle intermédiaire. Cela permet d’éliminer le sentiment laborieux pour les coureurs qui frappent du talon ou du milieu du pied de devoir “surmonter” ces capsules, rendant les transitions de la foulée beaucoup plus fluides et naturelles grâce à une nouvelle conception de la semelle offrant un contact intégral avec le sol.
L’espace autour des capsules d’air a également été augmenté, ce qui, visible sur les images en ligne, permet une expansion et une réaction plus importantes des capsules sous charge, favorisant un retour d’énergie accru. Le positionnement des capsules d’air a été légèrement reculé, se rapprochant du milieu du pied, ce qui déplace le point de bascule vers l’arrière et s’avère plus adapté aux coureurs frappant du milieu du pied.
Quant à la fermeté de l’amorti, l’Alphafly 3 se distingue comme ayant l’une des semelles les plus fermes parmi les nouveautés de super-chaussures de cette année. Ceux qui recherchent une course moelleuse et douillette pourraient ne pas apprécier cette caractéristique. Initialement considérée comme un point négatif, la fermeté de la semelle contribue en réalité à la sensation de rapidité et d’agressivité de la chaussure.
Nous avons trouvé l’Alphafly 3 particulièrement agréable pour un large éventail de sorties, y compris les longues distances, les intervalles, les courses seuil et les entraînements réguliers. Trop ferme pour les courses faciles et de récupération, elle n’est pas conçue pour les allures lentes. Cependant, lors des séances à tempo, elle fournit une assistance notable à la vitesse, réduisant l’effort nécessaire pour accélérer.
L’étroitesse du milieu du pied et l’arche saillante n’ont posé aucun problème dans cette version 3. Mon plus long run a été de 35 kilomètres sans inconfort, bien que j’aie utilisé une bande anti-ampoule sur chaque arche pour une protection supplémentaire. La sensation de l’arche reste présente, évoquant celle d’une chaussure de stabilité traditionnelle avec un support d’arche ferme. Les coureurs aux pieds plats et sensibles pourraient néanmoins rencontrer des difficultés avec l’Alphafly 3.
La semelle extérieure
La nouvelle semelle extérieure en caoutchouc Fast Shot de l’Alphafly 3 marque un net progrès par rapport aux versions précédentes, offrant des atterrissages plus doux et silencieux. L’un des aspects les plus impressionnants de cette semelle est sa durabilité. Malgré une couverture en caoutchouc plus importante sur l’avant-pied comparée au milieu et à l’arrière du pied, elle assure une longévité remarquable, particulièrement bénéfique pour les coureurs frappant principalement de l’avant-pied.
Après 80 kilomètres parcourus, nous avons noté quelques légères éraflures sur la mousse exposée ainsi qu’une certaine décoloration de la mousse au contact du sol. Toutefois, ces marques n’ont affecté en rien la performance de la chaussure. L’Alphafly 3 présente une semelle extérieure plus plate que ses prédécesseurs, permettant une répartition de l’usure plus uniforme. Le centre creusé de l’arrière du pied ne racle plus autant le sol, réduisant l’usure dans cette zone.
Nous n’avons rencontré aucun problème de traction à ce jour, bien que nous n’ayons pas encore eu l’occasion de tester la chaussure sous la pluie. Cependant, nous ne nous attendons pas à ce qu’elle présente des difficultés dans ces conditions, grâce aux crampons situés sur la partie avant du pied qui devraient offrir une bonne adhérence.
Notre verdict final
L’Alphafly 3 de Nike s’affirme comme une chaussure de course de haut niveau, sans peut-être atteindre le niveau de sensation ou de “fun” que d’autres chaussures du même calibre peuvent offrir, mais elle brille par sa légèreté, sa réactivité et sa polyvalence. Elle se prête aussi bien aux marathons et semi-marathons qu’aux courses plus courtes telles que les 5 km et 10 km, grâce à sa semelle ferme.
Ce qui nous a le plus marqué, c’est la capacité de cette chaussure à se faire oublier aux pieds. Elle excelle sur les longues distances, permettant de maintenir un rythme soutenu avec facilité. Sa profondeur de coussinage et sa nouvelle tige offrent un confort exceptionnel. Sans aucun doute, elle sera notre choix pour un marathon cette année.
La version 3 se distingue nettement de son prédécesseur : plus légère, plus fluide, plus confortable, et offrant une sensation de dynamisme accrue grâce à la nouvelle conception de son unité d’air et à une semelle intermédiaire plus rigide. Cette version est devenue notre favorite à ce jour, notamment grâce à son milieu de pied plus large qui convient mieux aux coureurs talonneurs.
Son aspect le plus abouti donne l’impression qu’un soin particulier et de nombreux tests ont été investis dans son développement. Toutefois, l’Alphafly 3 n’est pas sans défaut. Son point le plus critique reste le milieu du pied étroit, qui peut poser problème à certains coureurs ayant des arches basses. Le fait de devoir utiliser du ruban anti-ampoules pour les longues distances témoigne de cette imperfection, une faiblesse que nous n’avons pas rencontrée avec d’autres super-chaussures.
De plus, son prix de 310€ semble excessif. Nous ne sommes pas convaincus qu’elle mérite toute son hystérie ni son coût, d’autant plus qu’il n’y a pas une différence significative de performance entre l’Alphafly 3 et d’autres super-chaussures de haut de gamme moins chères, comme l’Adios Pro 3 ou la Rocket X 2. L’Alphafly 3 ne peut donc pas être considérée comme le summum des chaussures de course.
Comparée à la Vaporfly 3, l’Alphafly 3 a notre préférence pour son allure plus agressive, due à une semelle plus ferme et un rocker avant plus prononcé. Elle surpasse légèrement la Vaporfly 3, mais la différence de prix ne se justifie pas pleinement.
Pour finir ce test l’Alphafly 3 est une chaussure de course exceptionnelle, dotée de nombreuses qualités, mais qui ne conviendra pas à tous les coureurs et dont le prix élevé mérite réflexion avant achat.
Caractéristiques Technique
Terrain | Route |
Drop | 8 mm |
Poids | Homme 218g / Femme 181g |
Foulée | Neutre |
Utilisation | Intensive |
Marque | Nike |
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